RT2000, RT2005, THPE, BBC, RT2012, DPE etc… sont autant de sigles que nous côtoyons au quotidien et qui font aujourd'hui partie du paysage immobilier français.
Nous les voyons dans les articles de presse, nous en entendons parler à la télévision, nous les lisons dans les petites annonces.
Mais au juste, qu’est-ce qu’une règlementation thermique ? Aujourd’hui nous allons tenter de répondre à cette vraie question en démocratisant le sujet.
C’est en 1974, après le 1er choc pétrolier de 1973 et l’envolée des prix du pétrole, des hydrocarbures et plus globalement du prix des énergies fossiles (les prix seront multipliés par 4 en quelques mois) que la France met en place la 1ère règlementation thermique pour tenter de freiner les dépenses, réduire sa dépendance énergétique et ainsi favoriser les économies. Avec cette toute première loi appelée alors RT1974, les lois de règlementations thermiques étaient nées. Cette toute première règlementation thermique ne concernera dans un 1er temps que les constructions neuves destinées à l’habitation, seule partie abordée ici. Cette prise de conscience sera fondamentale pour les constructions des années futures.
L’objectif sera de réduire de 25% la consommation énergétique des logements par rapport aux normes en vigueur dans les années 50, qui n’étaient pas très sévères, loin s’en faut. Rappelons qu’au lendemain de la seconde guerre mondiale, les besoins en logements étaient tels que les objectifs étaient quantitatifs plus que qualitatifs. En d’autres termes, les bâtiments construits après-guerre n’étaient pas vraiment isolés.
Cela implique de mesurer la quantité d’énergie qui s’échappe par les différentes parois et donc de mesurer les déperditions globales (coefficient G) du logement, mais aussi de tenir compte du besoin du renouvellement d’air.
En 1979, l’histoire se répète avec un second choc pétrolier et conduit les autorités à mettre en place une nouvelle règlementation thermique, la RT 1982, qui accroît de 20% les exigences de la RT 1974.
Troisième mouture, la RT 1988 impose à nouveau une réduction des besoins énergétiques des bâtiments de 20 % par rapport aux normes existantes.
De plus, cette nouvelle RT ne se contente plus de mesurer les déperditions de chaleur liées à l’isolation des différentes parois du logement, mais introduit un correctif lié aux performances des systèmes de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire.
Ainsi pour atteindre les objectifs, il est possible d’arbitrer entre renforcer l’isolation des différentes parois et équiper le logement d’un chauffage et d’une production d’eau chaude aux meilleurs rendements.
La 4ème version, la RT 2000, renforce encore les prescriptions précédentes en diminuant à nouveau de 20% les besoins énergétiques des logements neufs ; et encore de 15% supplémentaires avec la RT 2005.
En parallèle, depuis le 1er novembre 2006, un Diagnostic de Performance Energétique - DPE doit obligatoirement être fourni lors de l’achat ou de la location d’un bien immobilier. Ainsi, acquéreurs comme locataires sont désormais informés des qualités énergétiques du logement qu’ils envisagent d’acheter ou de louer, mais aussi des charges inhérentes aux postes chauffage et production d’eau chaude sanitaire.
C’est aussi en 2005 qu’apparaît le label BBC, Bâtiment Basse Consommation. Ce label fixe un seuil maximum à la consommation d’énergie, toutes utilisations confondues en kilowattheure d’énergie primaire par m² et par an - Kwh ep/ m² / an.
Ce sont ces dispositions qui sont reprises et étendues à tous les logements neufs dont le permis de construire est déposé à partir du 1er janvier 2013 pour lesquelles la RT 2012 est actuellement en vigueur.
De nouvelles notions apparaissent, telles que le confort d’été (c’est à dire la capacité des nouvelles constructions à protéger les occupants de trop fortes montées en température lors des épisodes de forte chaleur, pour éviter l’utilisation de systèmes de rafraîchissement et ainsi contribuer à la diminution de la consommation d’énergie).
L’inertie thermique des constructions est également un axe de travail retenu pour augmenter l’efficacité énergétiques des nouveaux logements. Cette inertie peut être définie comme la capacité d’un matériau à stocker de la chaleur et à la restituer petit à petit. Ainsi, dans la journée, les murs peuvent accumuler des calories provenant de l’action du soleil, et la restituer la nuit. Les anciens ne faisaient-ils pas chauffer des briques réfractaires sur la cuisinière durant la journée pour les mettre ensuite sous les édredons la nuit ?
A noter que l’inertie fonctionne également dans l’autre sens et contribue au confort d’été.
En plus d’augmenter sans cesse l’efficacité des isolants, l’étanchéité à l’air des parois est renforcée, les surfaces vitrées optimisées afin de profiter des calories gratuites généreusement distribuées par le soleil.
Que de chemin parcouru depuis 1974 !
En devenant propriétaire d’un logement neuf, vous avez la certitude d’acquérir un logement dont les besoins en énergie auront été minimisé au maximum, et par voie de conséquence les charges de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire.
Mais au-delà des économies d’énergie, quid du confort ?
Le ressenti, la sensation de confort est bien plus importante dans un logement bien isolé que dans une « passoire énergétique » et ce à température égale ! Idem en ce qui concerne le confort d’été, l’isolation renforcée limite les montées en température à l’intérieur des appartements et augmente le confort. Fini les nuits à tourner et se retourner dans un lit, sans pouvoir trouver le sommeil pour cause de température trop élevée.
De plus, le DPE étant généralisé depuis 2006, les consommateurs de plus en plus au fait des enjeux énergétiques, on constate une forte dévalorisation des logements anciens sur les marchés, ce en location comme en achat.